De plus en plus de musées utilisent la réalité virtuelle pour créer de nouvelles expériences en musée.
Cet été, j’en ai testé 2 à Paris, qui se sont avérées bien différentes et qui ont donc des objectifs de médiation spécifiques.
L’Horizon de Khéops, à l’Institut du Monde arabe
Du 14 juin au 02 octobre 2022, l’Institut du Monde arabe propose l’expérience « L’Horizon de Khéops« , qui permet de visiter la pyramide de Khéops en réalité virtuelle.
Il s’agit d’un dispositif vraiment immersif, puisqu’on déambule dans une salle totalement vide à l’aide d’un casque intégral et d’un sac à dos. Le storytelling et les visuels sont similaires à ceux d’un jeu vidéo, à l’exception près qu’on utilise notre corps pour avancer.
Il n’y a par contre rien à toucher, juste à écouter et à suivre le parcours. Les personnes d’un même groupe suivent l’histoire en même temps, les autres groupes sont en décalé mais sont visibles pour ne pas leur rentrer dedans. Une animation permet de retourner dans le chemin du parcours si les capteurs voient qu’on s’en éloigne.
C’est donc une expérience complète, tant au niveau des découvertes patrimoniales que des sensations. Personnellement, j’ai été plutôt préoccupée par l’expérience virtuelle : les visuels mais aussi les sensations, l’avancée à l’aveugle, la peur de cogner quelqu’un ou quelque chose. Ça m’a un peu déconcentrée de la découverte patrimoniale et des explications sur la pyramide.
L’objectif est d’offrir une réelle nouveauté, il s’agit d’un divertissement culturel qui offre malgré tout un certain discours sur les dernières découvertes scientifiques.

Revivre, au Muséum national d’histoire naturelle
Depuis le 16.06.2021, le Muséum d’histoire naturelle propose « Revivre« , qui permet de redécouvrir des espèces animales disparues, dans la galerie de l’Évolution du musée.
Le dispositif est mis en place dans la salle d’exposition et s’y intègre complètement. On reste conscient de notre environnement et des collections, grâce à des lunettes virtuelles qui superposent les animations virtuelles à la réalité. Cela permet de continuer à voir la salle des espèces disparues de la galerie de l’Évolution, qui est quand même installée dans un lieu patrimonial d’importance.
L’expérience virtuelle est moins réaliste puisqu’on voit encore notre environnement, et les visuels sont moins impressionnants, mais ça apporte un côté vivant aux collections d’animaux qui sont habituellement figées.
Le Muséum propose également d’autres projets de réalité virtuelle : « Virtual Arctic expedition« , « Voyage au cœur de l’évolution« .

Conclusion
En gros, ce sont deux projets plutôt différents au service du patrimoine.
L’un vise à créer une expérience nouvelle de divertissement culturel, l’autre à apporter une plus-value aux collections existantes. Elles sont à mon avis toutes les deux complémentaires pour le patrimoine culturel et surtout, à choisir en fonction du projet et du lieu.