Les 50 ans du patrimoine mondial de l’Unesco

Le 16 novembre prochain marquera le 50ème anniversaire de la Convention pour la protection du patrimoine mondial culturel et naturel, qui engage les États signataires à protéger les sites et les monuments dont la sauvegarde concerne l’humanité.

Le 50ème anniversaire de la Convention du patrimoine mondial, UNESCO

La Convention du patrimoine mondial

La Convention est un traité international unique visant à préserver la nature et à conserver le patrimoine culturel de l’humanité. Elle reconnaît la façon dont l’humain interagit avec la nature et la nécessité de préserver l’équilibre entre nature et patrimoine culturel.

Elle a été adoptée le 16 novembre 1972 et ratifiée en 1975, en même temps qu’ont été créés :

  • la Liste du patrimoine mondial, qui recense les sites identifiés comme exceptionnels pour l’héritage commun de l’humanité.
  • la Liste du patrimoine mondial en péril, qui vise à attirer l’attention sur des biens qui nécessitent une assistance internationale spéciale et prioritaire.
  • le Fonds du patrimoine mondial, qui vise à aider les États membres à identifier, préserver et promouvoir les sites du patrimoine mondial, grâce à des contributions obligatoires ou volontaires. Chaque année, environ 4 millions de dollars EU sont alloués pour aider des États parties, sans compter les fonds d’urgence.

En 1978, le Comité du patrimoine mondial a élaboré ses critères de sélection pour l’inscription des biens sur la liste du patrimoine mondial. Les îles Galapagos, en Équateur, ont représenté le premier site inscrit sur la liste du Patrimoine mondial.

En 1994, la Convention a adopté la Stratégie globale pour une Liste du patrimoine mondial équilibrée, représentative et crédible, afin de réduire les déséquilibres entre les continents, les types de monuments et les périodes représentées. Aujourd’hui encore, l’Europe et l’Amérique du Nord restent surreprésentés, avec 47% des sites inscrits, mais la Stratégie globale vise à réduire cet écart.

En 2007, la Convention a reconnu l’importance des communautés dans la préservation du patrimoine mondial.

Les devoirs des pays signataires

En signant la Convention, chaque pays s’engage à assurer la bonne conservation des sites du patrimoine mondial qui se trouvent sur son territoire, mais aussi à protéger son patrimoine national.

Les États parties sont encouragés à intégrer la protection du patrimoine culturel et naturel dans les programmes de planification régionaux, à mettre en place du personnel et des services sur leurs sites, à entreprendre des études scientifiques et techniques sur la conservation et à prendre des mesures pour conférer à ce patrimoine une fonction dans la vie quotidienne des citoyens.

Ils ont l’obligation de rendre compte régulièrement au Comité du patrimoine mondial de l’état de conservation de leurs biens inscrits. Ces rapports sont cruciaux pour le travail du Comité car ils lui permettent d’évaluer la situation des sites, de prendre des décisions concernant les besoins en programmes spécifiques et de régler les problèmes récurrents.

La Convention encourage également les États parties à sensibiliser le public aux valeurs des biens du patrimoine mondial et à améliorer leur protection par des programmes d’éducation et d’information.

L’événement fondateur : les temples d’Abou Simbel

L’événement qui a suscité une prise de conscience internationale particulière pour la conservation du patrimoine a été la construction du barrage d’Assouan en Égypte, qui menaçait d’inonder la vallée où se trouvaient les temples d’Abou Simbel, témoins de la civilisation de l’Égypte ancienne.

En 1959, l’UNESCO a décidé de lancer une campagne internationale afin d’accélérer la recherche archéologique dans les zones qui allaient être inondées et de démonter, déplacer et réassembler les temples d’Abou Simbel et de Philae.

La campagne a coûté environ 80 millions de dollars EU, la moitié provenant de dons d’une cinquantaine de pays, ce qui a démontré l’importance d’un partage des responsabilités entre pays pour préserver les sites culturels exceptionnels. Ce succès a été suivi d’autres campagnes de sauvegarde à travers le monde, comme à Venise, au Pakistan et en Indonésie.

C’est à ce moment-là que l’UNESCO, avec l’aide du Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS), a amorcé la préparation d’un projet de convention sur la protection du patrimoine culturel. Les discussions ont ensuite intégré la préservation du patrimoine naturel à partir de 1965.

Aujourd’hui, la Liste du Patrimoine mondial comporte 1’164 biens à travers 167 pays et la Liste du patrimoine mondial en péril comporte 52 biens, en majorité en Afrique et au Moyen-Orient.

Le temple de Ramsès II à Abou Simbel, Egypte. Pixabay

Le patrimoine mondial en Suisse

La Suisse fait partie des États qui ont ratifié la Convention dès 1975. Elle possède 13 sites inscrits au Patrimoine mondial, dont les premiers ont été la vielle ville de Berne, le couvent bénédictin Saint-Jean à Müstair et le domaine conventuel de Saint-Gall, en 1983.

En Suisse, c’est l’Office fédéral de la culture (OFC) et l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) qui assurent la sauvegarde du patrimoine culturel et naturel. A ce titre, ils conseillent et apportent leur soutien scientifique aux biens du patrimoine mondial.

Le service Coordination UNESCO du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) couvre les relations institutionnelles au niveau international.

L’OFC, l’OFEV et le DFAE ont élaboré un plan d’action Patrimoine mondial Suisse 2016–2023, mis en œuvre en collaboration avec les cantons et les sites concernés.

L’association World Heritage Experience Switzerland assure la promotion touristique de tous les biens suisses inscrits sur la Liste du patrimoine mondial.

Sources : UNESCO, Commission suisse pour l'UNESCO, World Heritage Experience Switzerland

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